Mettre la main droite sur la main gauche dans la prière
Muḥammad ibn Aḥmad ibn Muḥammad ‘Illīsh (1217 – 1299 AH), plus communément appelé ‘Illīsh ou Shaykh ‘Illīsh dans les ouvrages, fut un juriste Mālikite Égyptien du 13ème siècle après l'Hégire.
Quel est votre avis concernant le fait de faire le Qabḍ [mettre la main droite sur la main gauche] des mains lors de la prière obligatoire ? Est-ce réprouvé de façon absolue ou bien seulement dans le cas où l’on n’a pas l’intention de suivre la Sunna ?
Réponse
J’ai répondu ce qui suit : Les louanges sont à Allâh et que la prière et le salut soient sur notre maître Muhammad l’Envoyé d’Allâh.
La transmission d’de la d’après [l’imâm] Mālik — qui est préférée aux autres — est que cela est réprouvé de façon absolue, pour avoir été abrogé. Il s’est limité à cela dans le Mukhtaṣar [Khalīl] et c’est ce qu’a privilégié et cela montre que c’est sur cela qu’ils se sont basés.
Le texte de la Mudawwanah stipule que Mālik a réprouvé de mettre la main droite sur la main gauche dans la prière obligatoire et qu’il a dit : « Je n’ai pas connaissance de cela dans la prière obligatoire. » Fin de citation.
Le sens de sa parole (رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُ) « Je n’ai pas connaissance de cela, etc. » est :
« Je n’ai pas connaissance que cela était pratiqué chez les compagnons, ceux qui les ont suivi (tābi‘ūn)et ceux qui ont suivis ceux-ci (atbā‘ al-tābi‘īn) dans la prière obligatoire et ce dont j’ai connaissance est que leur pratique lors de celle-ci n’était que le Sadl [relâcher les mains le long du corps]. »
L’Imâm Mālik a rapporté le ḥadīth du Qabḍ lors de celle-ci [la prière obligatoire] dans son Muwaṭṭā’ et c’est de lui que l’ont reçu les deux . Il n’est donc pas possible de dire que le ḥadîth ne lui est pas parvenu ni de dire qu’il l’a délaissé par pur suivisme de ses passions à cause du consensus (ijmā‘) des tābi‘ūn, qui font partie des meilleurs générations, sur le fait qu’il [Mālik] est préservé de cela (رَضِيَ اللَّهُ تَعَالَى عَنْهُ) et qui lui ont appliqué le ḥadīth du et le consensus de ceux qui ont suivi ces derniers (atbā‘ al-tābi‘īn) de la même façon ainsi que ceux qui sont venus après eux et cela jusqu’à notre époque.
On ne peut donc que conclure qu’il s’est avéré pour lui qu’il a été abrogé, à cause de la pratique du Sadl par les compagnons, ceux qui les ont suivis (tābi‘ūn) et ceux qui ont suivis ces derniers (atbā‘ al-tābi‘īn)car il n’est pas possible qu’ils aient ignoré la dernière chose qu’a pratiquée le Prophète (صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ) ni qu’ils s’y opposent.
Dès lors, il n’y a donc pas de problème dans le fait que le Qabḍ soit réprouvé dans la prière obligatoire, qui est ce qu’a rapporté Ibn al-Qāsim de Mālik dans la Mudawwanah, ni dans sa parole « Je n’ai pas connaissance de cela » alors que le ḥadīth qui l’évoque dans celle-ci est saḥīḥ et qu’il a été rapporté dans le Muwaṭṭā’.
Et il n’y a pas besoin des interprétations et des réponses saugrenues des commentateurs de la Mudawwanah et apparaît donc infondé l’avis d’un groupe de commentateurs du Mukhtaṣar disant que la réprobation concerne seulement le cas où l’on cherche à s’appuyer et que si l’on veut par cela suivre l’Envoyé d’Allāh (صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ) ce ne sera alors pas réprouvé. Et cela, même si al-‘Adawī les a suivis sur ce sujet et qu’il — c’est-à-dire Al-’Amīr — s’est limité à évoquer cet avis dans le Majmū‘.
Et Allāh (سُبْحَانَهُ وَتَعَالَى) est plus savant. Que la prière d’Allāh et Son salut soient sur notre maître Muḥammad et sur sa famille. »