Comment commercer avec les juifs pratiquant l'usure ?

Abū al-ʿAbbās Aḥmad ibn Yaḥyā Al-Wansharīsī écrit dans « al-Miʿyār al-muarab wa-al-jāmiʿ al-Maghrib ʿan fatāwī ahl al-Ifrīqiyah wa al-Andalus wa al-Maghrib » (Vol. 6, p.433-434; Edition : Rabat, 1981)

Question

On a demandé à Ibn Lubb s’il était permis de commercer (muʿāmala) avec les juifs dont on sait que toute l’activité ou l’essentiel de celle-ci est usurière ?

Réponse

Résumé et contexte

Cette fatwa porte sur le commerce entre musulmans et juifs. L’auteur de la question demande s’il faut interdire ce commerce en raison de l’usure, une pratique interdite en islam et très répondue chez les juifs. Le juriste andalou Abū Saʿīd ibn Lubb (m. 782/1381) délivre une réponse très générale dans laquelle le problème de l’usure n’est abordé de manière distincte mais à travers la question des ventes viciées. C’est ainsi qu’il recommande de vérifier chaque transaction afin de s’assurer de sa validité. En cas de litige ou de soupçon d’invalidité, la justice peut demander aux contractants d’apporter la preuve de leur bonne foi ou de prêter serment. Ces recommandations valent pour toutes les transactions commerciales et non pas seulement pour celles qui impliquent des juifs. Autrement dit, pour le juriste de Grenade, les mêmes règles régissant le commerce entre musulmans s’appliquent lorsqu’un musulman traite avec un juif. Il est donc permis de faire du commerce avec les juifs pourvu que les transactions soient légales.

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